Installer un lombricomposteur : guide et conseils pour créer un compost de qualité

L’adoption d’un mode de vie écologique devient de plus en plus fréquente, et une des meilleures façons de contribuer à cette démarche consiste à installer un lombricomposteur.

Ce dispositif permet de transformer les déchets organiques en un compost riche en nutriments grâce à l’action des vers.

Nous allons explorer les différentes étapes et conseils pour réaliser une installation efficace et produire un compost de qualité.

Choix du lombricomposteur :

Il existe plusieurs modèles de lombricomposteurs sur le marché, mais tous fonctionnent selon le même principe : des bacs empilés dans lesquels les vers transforment les déchets en compost.

Il est essentiel de choisir le bon modèle en fonction de vos besoins et contraintes.

• Capacité : Évaluez la quantité de déchets que vous produisez chaque semaine pour déterminer quel type de lombricomposteur sera adapté. Pour une personne seule ou un couple sans enfants, un mini lombricomposteur peut suffire ; pour une famille nombreuse, il conviendra de se tourner vers un modèle plus grand.
• Emplacement : Les lombricomposteurs peuvent être installés à l’intérieur comme à l’extérieur. Les modèles d’intérieur sont généralement plus petits et conçus pour éviter les odeurs. À l’inverse, les modèles d’extérieur sont souvent plus grands et leur emplacement doit tenir compte des conditions météorologiques.
• Esthétique : Certains lombricomposteurs arborent un design épuré et moderne, tandis que d’autres se fondent dans le décor comme une jardinière. Le choix dépendra de vos goûts personnels et de la place disponible.

Installation du lombricomposteur :

Une fois le modèle choisi, il convient de procéder à son installation en suivant ces étapes :

1. Emplacement : Placez le lombricomposteur sur une surface plane et stable, évitant les endroits sujets aux inondations ou aux fortes variations de température. Si vous installez votre dispositif à l’intérieur, privilégiez un lieu où les températures restent constantes, tel qu’un garage, une cave ou un cellier.
2. Préparation des bacs : Installez le bac inférieur (collecteur de liquide) avec son robinet puis placez par-dessus le premier bac à compost. Tapissez-le d’un morceau de carton ondulé en guise de drainage, puis ajoutez une première couche de matériaux bruns (papier, carton) d’environ 5 cm d’épaisseur, humidifiés sans être trempés.
3. Ajout des vers : Introduisez les vers de terreau spécialement adaptés au lombricompostage, que vous pouvez commander en ligne ou trouver chez certaines enseignes spécialisées. Il faut compter environ 500 grammes de vers pour démarrer le processus.
4. Alimentation : Ajoutez une première couche de déchets organiques (épluchures, restes de fruits et légumes), puis recouvrez d’une fine couche de matériaux bruns. Cette alternance permettra aux vers de bien travailler la matière et réduira les risques de nuisances odorantes.

Gestion quotidienne du lombricomposteur :

Pour entretenir votre lombricomposteur et assurer un bon rendement, adoptez ces quelques gestes simples :

• Apport régulier : Nourrissez régulièrement vos vers avec des déchets organiques mais évitez de surcharger le système. Un apport trop important et trop rapide pourrait perturber l’équilibre biologique et causer des mauvaises odeurs.
• Aération : Mélangez légèrement la matière à l’aide d’un aérateur ou d’une fourchette, afin d’oxygéner le compost et d’éviter la formation de zones anaérobies potentiellement malodorantes.
• Contrôle de l’humidité : Veillez à ce que le compost ne soit ni trop sec, ni trop humide en ajoutant si besoin des matériaux bruns ou des déchets frais selon le cas.
• Récupération du lombrithé : Récupérez régulièrement le liquide appelé « lombrithé » grâce à la robinet du bac inférieur. Ce précieux liquide est un engrais liquide naturel et très efficace pour votre jardin.
• Rajout de bacs : Lorsque le premier bac est plein, placez un deuxième bac par-dessus. Les vers vont alors migrer dans ce nouveau bac pour continuer leur travail. Une fois le compost transformé, vous pourrez récolter le produit fini en vidant le premier bac sans déranger les vers qui auront colonisé l’étage supérieur.

Bonnes pratiques à adopter :

Le succès de votre lombricomposteur repose sur certains points d’attention à ne pas négliger :

• Variété des apports : Alternez les types de déchets organiques (fruits, légumes, coquilles d’oeufs écrasées, marc de café…) pour assurer une alimentation équilibrée aux vers et une dégradation optimale des matières.
• Température stable : En dessous de 10°C, les vers ralentissent voire cessent leur activité ; au-delà de 30°C, ils peuvent mourir. Il est donc crucial de maintenir une température adéquate et constante.
• Respect des vers : Évitez autant que possible de perturber les vers lors de l’aération ou de la récolte du compost. Éclaircir progressivement la couche supérieure limitera leur stress et préservera l’écosystème de votre lombricomposteur.
• Limitation des nuisances odorantes : En adoptant les bonnes pratiques mentionnées précédemment, vous préviendrez les mauvaises odeurs liées au développement de bactéries anaérobies ou à une alimentation trop riche en protéines animales (restes de viandes, poissons, fromages…).

Lombricompostage et environnement :

Adopter un lombricomposteur permet de réduire considérablement notre impact sur l’environnement. En effet, près d’un tiers de nos déchets domestiques sont organiques et finissent dans des décharges ou incinérés, émettant ainsi des gaz à effet de serre.

Le lombricompostage constitue donc une solution écologique pour alléger le fardeau des systèmes de gestion des déchets tout en obtenant un compost riche en nutriments pour nourrir vos plantes.

Sans oublier que cette pratique préserve également les ressources en eau grâce à la production de lombrithé.